mercredi 5 octobre 2011

5 octobre : Kayseri –Şarkışla ; 88 km

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Une étape enchanteresse qui nous amène dans la petite ville de Sarkisla. Comme l’autre jour nous avons pris un taxi pour nous permettre de sortir de Kayseri dont la traversée fait quasiment plus de 20 km. Le taxi nous dépose sur la grande voie qui relie Kayseri à Silas au pied d’un col qui va nous emmener vers les 1.400 m. La route est très large elle est en train d’être rénovée et sur les tronçons tout neufs nous roulons comme sur du velours.


En fait en Turquie les deux fois deux voies sont presque à trois voies car ce qu’on appelle chez nous la bande d’arrêt d’urgence est quasiment de la même largeur que les autres voies et nous roulons en toute sécurité sur cette bande d’autant que la circulation est très fluide. Les coups de klaxon raisonnent souvent dans nos oreilles surtout ceux des camions qui sont souvent à plusieurs sons…mais ici le klaxon c’est avant tout une marque de sympathie, une marque d’encouragement.


Vers le vingtième km nous atteignons Sultanhanli ; c’est un caravansérail comme celui de l’autre Sultanhanli que nous avons visité l’autre jour. Mais ici presque personne ne vient. Nous ne sommes plus dans une région touristique. Nous arrivons dans ce petit village où seul un bistrot à thé semble un peu animé. Nous faisons le tour du monument qui est fermé. Nous nous apprêtions à partir quand un villageois arrive à moto. C’est lui qui fait office de gardien. Visiblement le téléphone « turc » a fonctionné ! Nous entrons à l’intérieur du caravansérail qui a été restauré. Il est de toute beauté. Nous sommes seuls dans ce bâtiment ce qui rajoute à l’intimité du lieu.



L’organisation du caravansérail est semble-t-il toujours conçue de la même manière. Les salles de restauration, d’hébergement, le hammam sont construites sur les côtés. Au centre du bâtiment se situe la mosquée. Des marches permettent de gravir au sommet des murs où les vigiles pouvaient observer ce qui se passaient au loin dans la plaine. 
Nous prenons congé avec le sympathique gardien du bâtiment et nous reprenons notre route. Il fait maintenant une température assez agréable, nous enlevons les polaires, le vent est léger et sur ce très bel enrobé nous filons rapidement notre petit 25 km/h sans trop nous fatiguer. 













Nous sommes maintenant dans notre avant dernière étape et je me dis que plus loin, devant c’est l’Est, c’est la frontière iranienne (1.000 km quand même) quelques camions iraniens parfois nous doublent. Ce matin, et c’est vraiment malheureux, nous avons rencontré dans le même hôtel que nous un couple de franco canadien qui faisait le tour du monde à vélo. Je dis malheureusement car il devait prendre un train à 9 heures pour avancer un peu plus vite à cause d’un problème de visa avec l’Iran. C’est dommage car hier soir nous aurions pu nous rencontrer et échanger évidemment beaucoup plus. Avant-hier c’était deux hollandais dans nos âges qui revenaient de l’Inde à moto. Les motos étaient des Enfield qu’ils avaient achetés à Bombay. Elles avaient un look extraordinaire avec notamment un très large siège. Cette moto monocylindre est un véritable mythe. En Europe il n’y en a quasiment pas mais c’est une moto ultrasolide comme savent le faire les indiens….
Bref durant cette journée mes pensées vagabondaient vers les horizons lointains qui s’ouvraient devant nous. Nous roulions tranquillement sur cette vaste plaine légèrement vallonnée. Sur cette grande route au côté des camions et cela avait quelque chose d’exaltant.
Vers quatorze heures nous nous sommes arrêtés dans une petite ville. C’est la police en civil qui nous a « interpellés » « no problem » nous disent ces deux policiers en nous montrant leur carte. Nous leur répondons "Locanta" (restaurant en turc) et de nous indiquer un restaurant un peu plus loin. Apparemment j’avais vu auparavant plusieurs camps de nomades kurdes et je ne serais pas surpris que la police renforce ses contrôles dans ces territoires où les conflits avec les kurdes sont assez nombreux.
Dans l’après midi alors qu’au loin nous apercevions un train qui circulait sur cette haute plaine de l’Anatolie centrale, nous prenions un thé sur le bord de la route avec un agriculteur qui proposait ses melons.


Enfin juste avant d’arriver à Sarkisla, c’est un élevage de chiens Kangal que nous apercevions sur le bord de la route. Je m’arrête pour regarder ces bêtes, le propriétaire nous fait signe de venir. De loin je lui fais signe que je ne veux pas m’approcher des chiens (qui sont enchaînés… mais des fois on ne sait jamais et si la chaîne venait à céder) c’est le propriétaire qui vient vers nous, nous salue, nous montre ses bêtes. C’est la première fois que je vois d’aussi près ces chiens. Ils sont impressionnants. Des vrais bêtes féroces je ne vois pas bien comment je pourrais faire face à ces animaux…Avec leurs mâchoires et leurs crocs aucune chance de s’en sortir…



Quelques minutes plus tard nous trouvons sur la route un hôtel pour routiers ce sont les caravansérails des temps modernes….nous y prenons une chambre pour même pas 10 euros …


1 commentaire:

  1. Comme je le disais à l'instant, je n'en reviens pas que vous arriviez déjà à l'issue de votre voyage. Beau voyage que nous avons fait par votre intermédiaire, et vos difficultés à avancer le vent dans le nez, et votre inquiétude à circuler sur des routes à forte circulation de camions, et votre plaisir d'avoir le vent dans le dos, et vos découvertes, vos traversées de villes et de villages, les habitants qui vous offrent le thé, les photos qui permettent de voyager à travers vos yeux et ces chiens qui m'effraient.
    Merci pour ce voyage partagé.
    MHélène

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