samedi 8 octobre 2011

7-8 octobre : Sivas – Retour Istanbul ; fin du parcours

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Petite vidéo pour la fin 





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Notre train est en fin d’après midi. Nous profitons de cette journée pour nous balader dans Sivas. C’est une ville d’environ 200.000 habitants. On pourrait dire qu’elle marque une frontière entre l’Ouest et l’Est de la Turquie. Ville située sur la route de la soie, ses nombreux caravansérails, qui ont été longtemps laissés à l’abandon sont en cours de restauration. Une grande place forme le centre. On y voit beaucoup de piétons. Les femmes portant le voile semblent plus nombreuses que dans les autres villes que nous avons traversées. Mais on y voit aussi beaucoup de jeunes femmes en tenues tout à fait « branchées ». Hier soir nous étions dans un bar où l’alcool est autorisé, les jeunes filles étaient relativement nombreuses. On s’aperçoit bien ici en Turquie et notamment dans les villes qu’il y a une cohabitation qui semble ne pas poser de problème entre les femmes voilées et les autres. On observe par exemple des groupes de filles qui se tiennent par le bras, l’une est voilée, l’autre pas…

Un dernier tour dans le bazar pour acheter quelques loukoums pour le train et nous nous dirigeons vers la gare. Le train prévu vers 16 H 45 a déjà une heure de retard. Il arrive de Kars, ville proche de la frontière géorgienne. En principe nous devons arriver demain en début d’après midi à Istanbul. Sur le quai beaucoup de monde attend, visiblement personne n’est surpris par le retard. Lorsque le train entre en gare, nous montons nos vélos dans le wagon de tête qui prend les marchandises, c’est le « wagon cargo », pour un prix modique environ 8 €/vélo. Ah si en France la SNCF avait gardé ses fourgons ce serait simple de mettre nos vélos dans les trains.
Ce train qui traverse la Turquie d’Est en Ouest fait partie de ces trains mythiques. À partir de Sivas nous sommes sur la ligne commune qui relie Téhéran à Istanbul, le célèbre Trans Asia. Ce sont des trains qui ont quasiment disparu en Europe. Il y a un vrai wagon restaurant, avec d’immenses vitres qui permettent de regarder le paysage défilé.

Video Trans Asia



Dans notre compartiment couchettes, il y a seulement quatre couchettes et apparemment nous sommes seuls…plus loin il y a le sleeping car, un cran au dessus, deux places, un lavabo bref le grand confort. Un prix modique, nous payons environ 18 euros notre trajet Sivas Istanbul.
Ces trains font rêver. Ils font penser aux récits du transsibérien que Blaise Cendrars a écrit ou encore au Trans Europe Express et sa madone des sleepings. Voyager dans ces trains c’est découvrir une autre manière de connaître un pays, de rencontrer des gens. Le train est lent, comme un bateau il nous laisse du temps pour rêvasser. Se dire tient Téhéran est tout prêt et après Téhéran c’est quoi ? Le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan…l’Afghanistan, le Pamir, la chaîne himalayenne…on s’évade vers l’Orient. Ce sont les récits de Nicolas Bouvier ou ceux d’Elia Maillard. Les cavaliers de Kessel galopent dans les hautes vallées afghanes. Sans oublier bien sûr mon livre de chevet « La longue marche » de Bernard Ollivier. Maintenant j’ai parcouru à vélo une route qui va de l’embouchure de la Loire au delta du Danube qui se prolonge vers Varna et Istanbul pour aujourd’hui se terminer à Sivas. C’est un long tracé de presque 7.000 Km qui suit les grands fleuves européens, Loire, Rhin, Danube qui débouche sur la Mer Noire et rejoint la route de la soie à Istanbul.
Alors nous y voilà de nouveau sur la route de la soie qui déroule son long fil, on pourrait dire ses longs fils car il y a plusieurs routes de la soie, à travers le continent asiatique. En 1998, j’avais parcouru en bus et en train la célèbre route des caravanes entre Islamabad et Pékin. Il me manque maintenant ce chaînon manquant entre l’Est de la Turquie et la ville de Kashgar dans le Xinjiang…je ne peux m’empêcher d’y penser. Faire cette liaison ce n’est pour le moment non pas un rêve mais un projet qu’il faut explorer. Les difficultés sont nombreuses et elles ne sont pas minces ! Cette première partie du parcours n’est que la plus facile. Aller plus loin vers l’Est est une autre affaire, notamment en raison des conflits géopolitiques. Retourner au Pakistan aujourd’hui ne me semble pas raisonnable. Ne parlons pas de l’Afghanistan ! Il reste ce passage de la route des caravanes par Samarkand pour tenter de rejoindre ou Kashgar ou Alma Ata et aller vers Urumqi, Tourfan bref toutes ces villes que j’avais visitées il y a maintenant 13 ans…le lien serait fait...mais là je m’évade…

Ce second grand voyage à vélo aura été un émerveillement. Loin des difficultés des dix premiers jours, l’arrivée à Istanbul aura été salutaire.

D’abord elle nous aura permis à Claude et à moi-même de nous reposer physiquement et puis de rebondir. L’accueil des turcs a été une grande et belle surprise nulle part ailleurs je n’ai connu cela. Le voyage à pied ou le voyage à vélo sont des moyens de déplacements qui amènent ces rencontres, qui facilitent cet accueil. Les gens sont curieux. Ils aiment savoir d’où l’on vient, où l’on va. Et puis tout de suite les turcs nous offrent ou du thé ou des fruits…le contact est chaleureux.
Contrairement à l’an passé où l’itinéraire empruntait des voies cyclables sur près de 80 % du parcours, cet itinéraire qui nous a conduit de Constantza en Roumanie à Sivas en Turquie s’est déroulé uniquement sur des voies routières souvent à grande circulation. Au début ce contexte est difficile. On est stressé, on craint les frôlements des camions lors des déplacements et puis progressivement on s’habitue. À aucun moment je ne me suis senti en danger. Je dois dire que les conducteurs turcs dans l’ensemble ont une conduite correcte ; en général ils s’écartent bien lorsqu’ils nous dépassent. Le réseau routier turc est également très bon. Les routes sont larges, bien entretenues. On a également pu rouler sur des petites routes où nous étions tranquilles. Itinéraires où nous arrivions dans des petits villages où peu de voyageurs s’arrêtent c’est là l’intérêt des voyages à vélo c’est aller dans des lieux où personne ne va. On entre alors en plein cœur de la vie d’un pays.

Un voyage se termine. C’est avec une certaine nostalgie qu’hier en gare de Sivas j’ai monté mon vélo dans le train. J’aurais bien aimé continuer, aller un peu plus loin. Mais Claude pour des raisons notamment familiales et tout à fait légitimes souhaitait rentrer. Je n’aurais pas continué tout seul, je ne m’en sens pas capable. Mais c’est aussi avec beaucoup de bonheur que je reviens en France. Ce voyage nous le reprendrons, nous le continuerons. C’est en quelque sorte un premier tome qui a été écrit. Pour l’heure, je vais poser mes sacoches. Depuis un an et demi que je suis à la retraite, j’ai beaucoup bougé. Il est temps de faire une petite pause. J’aimerais bien faire un travail de réécriture des blogs et de toutes les notes que j’ai pu écrire sur ce parcours qui m’a mené de St Nazaire l’an dernier à Sivas aujourd’hui. Pour cela il me faut du temps. Ce temps j’en dispose. Alors j’espère dans quelques mois publier un récit des ces grands et petits moments de bonheur que j’ai vécus sur ces beaux parcours.
Je veux dire également merci à tous les ami(e)s et à tous les membres de ma famille qui nous ont suivis grâce au blog. Beaucoup m’ont écrit en disant que nous les faisions rêver. À quelqu’un qui mettait en doute la réalité du voyage que Blaise Cendrars disait avoir réalisé sur le Transsibérien, celui-ci répondait : « L’important ce n’est pas de savoir si j’ai réalisé ce voyage, non l’important c’est de vous avoir fait voyager… »
Je suis donc très heureux en concluant ce voyage de vous avoir transmis une part de rêve et une part de bonheur.

jeudi 6 octobre 2011

6 octobre : Sarkisla-Sivas ; 86 km

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C’est notre dernière étape aujourd’hui. On se doit de bien la déguster ! Les premiers vingt cinq km sont tranquilles nous roulons toujours sur la quatre voies et sur un enrobé excellent. Le temps est toujours très beau. Il fait même plutôt chaud aujourd’hui avec un vent très faible.


Puis nous quittons la quatre voies pour prendre une route « touristique » marquée en vert sur notre carte qui doit nous mener directement à Sivas en coupant à travers une petite chaîne montagneuse. En fait la carte comporte des erreurs. Après avoir traversés le petit village de Hanli, nous continuons par une petite route en direction d’un autre village : Kayadibi. À la sortie de ce village nous rencontrons des agriculteurs qui sont avec leurs tracteurs devant la coopérative. Nous leur demandons la direction de Yeniapardi ; ils nous précisent que nous sommes bien sur la bonne route sauf que cette route se transforme en chemin très chaotique.

Après une première montée nous entamons une descente sur un chemin de plus en plus empierré qui fait souffrir nos vélos chargés des sacoches. Au loin nous apercevons la quatre voies. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes sur ce chemin. En fait la carte n’a pas été remise à jour car finalement nous retrouvons quelques km plus loin une route goudronnée qui nous semble être la bonne. Après quelques hésitations nous décidons de la suivre et effectivement il s’agit bien de la bonne route. Une route où nous sommes quasiment toujours seuls. Nous traversons quelques villages totalement isolés. Le paysage est devenu un paysage de moyenne montagne. Nous montons tout d’abord un premier col dont le sommet se situe à 1570 m.

La montée en lacets est assez sévère. En bas de la descente mais il est déjà près de 15H00 car nous avons pris beaucoup de retard, nous nous installons dans un champ pour manger un peu. Quelques tracteurs passent sur la route, les agriculteurs nous saluent toujours par un grand signe de la main. Dans cette région c’est la saison du ramassage des pommes de terre.

Les remorques de tracteurs transportent les sacs qui ont été remplis par les femmes qui travaillent dans les champs. Assis dans l’herbe dans ce paysage bucolique nous observons le profil de la route que nous devons suivre.




Apparemment il y a une belle bosse à gravir. En fait de bosses celle-ci se révèlera être un second col qui monte à un peu plus de 1600 m. Monter cela après le repas même léger que nous venons de prendre s’avère un peu difficile. La remise en jambe est un peu longue…mais bon on sait que Sivas n’est plus très loin.



Le paysage est très beau et finalement après plusieurs ressauts de la route nous sommes au sommet de ce col d’où nous dominons la vallée de Sivas. Il n’y a plus qu’à se laisser descendre pour atteindre le centre de cette grande ville qui marquera notre point final en Turquie cette année….

mercredi 5 octobre 2011

5 octobre : Kayseri –Şarkışla ; 88 km

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Une étape enchanteresse qui nous amène dans la petite ville de Sarkisla. Comme l’autre jour nous avons pris un taxi pour nous permettre de sortir de Kayseri dont la traversée fait quasiment plus de 20 km. Le taxi nous dépose sur la grande voie qui relie Kayseri à Silas au pied d’un col qui va nous emmener vers les 1.400 m. La route est très large elle est en train d’être rénovée et sur les tronçons tout neufs nous roulons comme sur du velours.


En fait en Turquie les deux fois deux voies sont presque à trois voies car ce qu’on appelle chez nous la bande d’arrêt d’urgence est quasiment de la même largeur que les autres voies et nous roulons en toute sécurité sur cette bande d’autant que la circulation est très fluide. Les coups de klaxon raisonnent souvent dans nos oreilles surtout ceux des camions qui sont souvent à plusieurs sons…mais ici le klaxon c’est avant tout une marque de sympathie, une marque d’encouragement.


Vers le vingtième km nous atteignons Sultanhanli ; c’est un caravansérail comme celui de l’autre Sultanhanli que nous avons visité l’autre jour. Mais ici presque personne ne vient. Nous ne sommes plus dans une région touristique. Nous arrivons dans ce petit village où seul un bistrot à thé semble un peu animé. Nous faisons le tour du monument qui est fermé. Nous nous apprêtions à partir quand un villageois arrive à moto. C’est lui qui fait office de gardien. Visiblement le téléphone « turc » a fonctionné ! Nous entrons à l’intérieur du caravansérail qui a été restauré. Il est de toute beauté. Nous sommes seuls dans ce bâtiment ce qui rajoute à l’intimité du lieu.



L’organisation du caravansérail est semble-t-il toujours conçue de la même manière. Les salles de restauration, d’hébergement, le hammam sont construites sur les côtés. Au centre du bâtiment se situe la mosquée. Des marches permettent de gravir au sommet des murs où les vigiles pouvaient observer ce qui se passaient au loin dans la plaine. 
Nous prenons congé avec le sympathique gardien du bâtiment et nous reprenons notre route. Il fait maintenant une température assez agréable, nous enlevons les polaires, le vent est léger et sur ce très bel enrobé nous filons rapidement notre petit 25 km/h sans trop nous fatiguer. 













Nous sommes maintenant dans notre avant dernière étape et je me dis que plus loin, devant c’est l’Est, c’est la frontière iranienne (1.000 km quand même) quelques camions iraniens parfois nous doublent. Ce matin, et c’est vraiment malheureux, nous avons rencontré dans le même hôtel que nous un couple de franco canadien qui faisait le tour du monde à vélo. Je dis malheureusement car il devait prendre un train à 9 heures pour avancer un peu plus vite à cause d’un problème de visa avec l’Iran. C’est dommage car hier soir nous aurions pu nous rencontrer et échanger évidemment beaucoup plus. Avant-hier c’était deux hollandais dans nos âges qui revenaient de l’Inde à moto. Les motos étaient des Enfield qu’ils avaient achetés à Bombay. Elles avaient un look extraordinaire avec notamment un très large siège. Cette moto monocylindre est un véritable mythe. En Europe il n’y en a quasiment pas mais c’est une moto ultrasolide comme savent le faire les indiens….
Bref durant cette journée mes pensées vagabondaient vers les horizons lointains qui s’ouvraient devant nous. Nous roulions tranquillement sur cette vaste plaine légèrement vallonnée. Sur cette grande route au côté des camions et cela avait quelque chose d’exaltant.
Vers quatorze heures nous nous sommes arrêtés dans une petite ville. C’est la police en civil qui nous a « interpellés » « no problem » nous disent ces deux policiers en nous montrant leur carte. Nous leur répondons "Locanta" (restaurant en turc) et de nous indiquer un restaurant un peu plus loin. Apparemment j’avais vu auparavant plusieurs camps de nomades kurdes et je ne serais pas surpris que la police renforce ses contrôles dans ces territoires où les conflits avec les kurdes sont assez nombreux.
Dans l’après midi alors qu’au loin nous apercevions un train qui circulait sur cette haute plaine de l’Anatolie centrale, nous prenions un thé sur le bord de la route avec un agriculteur qui proposait ses melons.


Enfin juste avant d’arriver à Sarkisla, c’est un élevage de chiens Kangal que nous apercevions sur le bord de la route. Je m’arrête pour regarder ces bêtes, le propriétaire nous fait signe de venir. De loin je lui fais signe que je ne veux pas m’approcher des chiens (qui sont enchaînés… mais des fois on ne sait jamais et si la chaîne venait à céder) c’est le propriétaire qui vient vers nous, nous salue, nous montre ses bêtes. C’est la première fois que je vois d’aussi près ces chiens. Ils sont impressionnants. Des vrais bêtes féroces je ne vois pas bien comment je pourrais faire face à ces animaux…Avec leurs mâchoires et leurs crocs aucune chance de s’en sortir…



Quelques minutes plus tard nous trouvons sur la route un hôtel pour routiers ce sont les caravansérails des temps modernes….nous y prenons une chambre pour même pas 10 euros …


mardi 4 octobre 2011

4 octobre : Urgup – Kayseri ; 72 km

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Toujours par un très beau temps et vent plutôt faible nous sortons de la Cappadoce pour nous rendre à Kayseri. Le chemin du retour s’annonce. Nous rejoindrons jeudi Sivas pour prendre un train qui nous ramènera à Istanbul (durée du trajet environ 24H00). Nous pensions au départ aller jusqu’à Erzurum mais notre détour par la Cappadoce nous a pris plus de temps que prévu. Le froid commence à arriver. Notre point final pour cette année sera donc Sivas.
Pour l’heure et pour nous rendre à Kayseri nous roulerons uniquement sur la quatre voies. La circulation n’est pas trop dense. Mais c’est vrai que le dépassement des voitures, des camions ou des bus n’est pas forcément chose très agréable. Au loin le sommet du mont Erciyes laisse éclater ses névés qui se déversent sur sa face Nord. Le mont Erciyes est le point culminant d'Anatolie centrale (3 916 mètres), et comporte un volcan éteint à son sommet.


 Le long de la route, notre ravitaillement est assuré. Les agriculteurs qui vendent quelques produits légumes ou fruits nous invitent à manger leurs produits. Nous sommes gavés de raisins, noix ou encore concombres que nous mangeons comme on mange une banane.
Nous rejoignons Kayseri vers 16H00. Kayseri est une grande ville d’environ un million d’habitants. Pour atteindre le centre nous roulons pendant plus de 15 km sur une route qui est quasiment une deux fois quatre voies. Le centre de la ville nous semble très loin. Cette ville construite dans la plaine s’étale sur une surface considérable. Finalement en suivant une ligne de tram, nous arrivons enfin au centre de la ville où nous trouvons un hôtel. Pour la première fois en Turquie, nous roulons sur une bande cyclable. Il est vrai souvent encombrée par les voitures. Mais il y a un système de vélo en libre service et comme la ville est plate les vélos sont assez nombreux.
Dans la soirée à la recherche d’un restaurant nous irons dîner dans l’un des rares établissements où l’on sert des boissons alcoolisées. Dans une ambiance plutôt feutrée, beaucoup d’hommes (jamais de femmes) viennent ici passer la soirée après le travail. Curieusement cet établissement n’a pas de façade donnant sur la rue. C’est par un ascenseur discret qu’on accède à la salle des consommations.
La Turquie prône un Islam tolérant ; mais il y a des choses qu’on préfère cacher…
Kayseri est une jolie ville. La parcourant à pied en soirée. Ses monuments sont joliment éclairés. Il y a un caravansérail qui est un lieu de commerce et dont la porte d’entrée est remarquable. La citadelle de la ville est également bien mise en valeur par les éclairages. Cette ville à l’écart des circuits touristiques mérite une petite visite.

3 octobre : circuit Cappadoce ; 50 km

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Que dire de cette journée ? C’est tout simple à vélo la Cappadoce c’est du cinéma technicolor en trois dimensions. Il n’y a que peu de commentaires à faire. Le mieux est de regarder les photos….
Alors visionnez le diaporama sur le menu à droite...
Et puis aussi dire que cet espace c’est à pied ou à vélo qu’il faut le parcourir. C’est la seule manière de le déguster et surtout pas en quad quelle horreur, quelle ineptie, quelle connerie que de proposer ces engins qui sont faits pour les agriculteurs lorsqu’ils travaillent dans les champs…mais surtout pas pour nous emmerder et faire du bruit et de la poussière dans cet univers qui devrait être un sanctuaire. C’était mon coup de gueule contre les connards de touristes qui se laissent balader en car puis ensuite en quad et qui payent un thé 3 euros alors qu’il vaut dans les bistrots 25 centimes et encore à nous on nous en a offert tellement souvent qu’on a même un peu honte.
Comme tous les endroits très touristiques la Cappadoce génère ces dérives et ces turpitudes. Mais je vous assure si vous prenez le temps de la parcourir à pied ou à vélo alors vous la sentirez dans son intimité, dans ses couleurs, vous serez enchantés, vous y aurez peut être laissé de la sueur mais c’est tellement mieux que la clim des bus à touristes ….ah puis j’ai compris pourquoi beaucoup de femmes fantasment sur la Cappadoce !!!

Enfin conseil pour les cyclistes qui veulent faire ce circuit. Nous sommes partis de Ürgüp vers Avanos et ensuite nous avons rejoint Göreme pour revenir à Ürgüp. C’est en raison du vent que nous avons choisi ce sens car il était plus favorable au retour. Mais il vaut mieux le faire dans le sens inverse, car à la sortie de Göreme il y a une côte monstrueuse, sur une route pavée (de mauvaises intentions !) et qui monte à plus de 20 % sur plus de 400 m ….on a mis pied à terre avec nos vélos qui n’étaient pourtant pas chargés…il vaut donc mieux la descendre que la monter….

lundi 3 octobre 2011

2 octobre : Güzelyurt – Mustafapasa ; 106 Km


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Ce fut une belle et longue étape. Très difficile mais c’était sublime. Au loin les chaînes montagneuses se dressaient en nous montrant encore quelques névés qui restaient accrochées aux flancs des montagnes.

Des failles énormes coupaient le plateau et nous entraînaient dans des descentes rapides qu’il fallait remonter.

Les champs de citrouilles s’étalaient le long de la route. Les gens ramassaient ces citrouilles et les jetaient dans des broyeurs pour en faire quoi ? Je ne le sais.
Aux champs de citrouilles succédaient les champs d’oignons que des femmes étaient occupées à ramasser puis ensuite ces oignons mis en sac étaient chargés dans les camions. Des oignons ici on en trouve à tous les repas. Les turcs en font une consommation énorme.

C’est dans cet univers que nous avancions. Souvent face à un vent du Nord plutôt froid. Ce matin nous avons longtemps roulé avec la polaire.
À midi sur la place du village où nous nous sommes arrêtés nous sommes restés un peu de temps à nous chauffer au soleil et à faire sécher nos tees shirts.
Il nous restait encore 50 km à faire et quelques belles côtes à gravir. Claude a du battre un record de lenteur à monter l’une d’entre elles : 3,9 km/h affiché à son compteur. C’était limite pour tenir sur le vélo. Moi j’affichais péniblement un 6km/h environ et la pente devait bien monter à plus de 11 %.


Plus l’après midi avançait et plus il faisait froid. C’est presque à la pénombre que nous sommes arrivés ce soir à Mustafapasa au cœur de la Cappadoce.

Demain on s’offrira un beau circuit avec des vélos allégés sans les sacoches.

samedi 1 octobre 2011

1er octobre : Sultanhanli - Güzelyurt ; 50 Km


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Hier 30 septembre nous sommes restés à Sultanhanli. 
Nous en avons profité pour visiter le très beau caravansérail, l’après midi Rasim le patron de la pension où nous avons logé nous a également emmené voir un atelier de fabrique de tapis. Nous avions bien besoin de cette journée de repos.
Ce matin nous avons opté pour faire la première partie du trajet avec un mini bus afin de nous éviter de rouler sur une quatre voies. C’est après Aksaray que nous avons commencé à rouler pour entrer en Cappadoce. Un vent assez fort, froid et orienté au Nord nous a bien gênés.  On supportait facilement la polaire. 












Nous avons d’abord remonté la belle vallée conduisant à Inlara. 
Les premiers troglodytes ont commencé à apparaître. Dans cet univers de falaises, les parois apparaissent comme de gigantesques tableaux surréalistes avec les grottes qui percent en quelque sorte la montagne. 
Nous avançons lentement pour admirer ce superbe paysage. De grands canyons profonds d’une centaine de mètres forment des crevasses immenses qui fendent la terre. 
Au loin le volcan, Hasan Dagi, domine la plaine du haut de ses 3268 m. Cette montagne élégante et isolée nous fait un peu penser au Fuji Yama.
Nous faisons une pause déjeuner dans le village d’Inlara. Nous nous installons au soleil sur la petite place au pied de l’inévitable statue d’Ata Turk.
La reprise est difficile car nous devons grimper une côte d’environ 600 m qui monte aux alentours de 17 %. Ceux qui connaissent les côtes du côté de Douarnenez ou bien la côte de Beg Ménez à Concarneau savent ce qu’il en est de grimper ce genre de rampe hyper raide avec un vélo chargé…
Revenu sur le plateau nous évoluons dans un air vif et froid. Le paysage, sans arbre, sorte de steppe ondulée est grandiose. Sous le ciel lumineux, l’horizon est clair. Les nuages de ce matin se sont estompés et c’est encore par une belle côte de 5 km environ que nous arrivons dans le village de Güzelyurt. Il fait plutôt froid mais nous sommes à 1500 m d’altitude.
Güzelyurt est un très beau village de la Cappadoce, un peu à l’écart des grands circuits touristiques. Surplombant la haute plaine, de nombreuses églises y ont été construites à partir de l’an 300. La mosquée actuelle est en fait une ancienne église qui a conservé son architecture originale.
Nous profitons de la fin de l’après midi pour visiter ce très beau site.
Des fresques peintes sur les murs et sur les voutes sont encore visibles.

Au retour nous entrons dans un café restaurant, on commande une bière, le patron nous explique que pour ne pas avoir d’ennui avec la police il faut la boire à l’intérieur et sans montrer les bouteilles. Il remplit les verres dans les cuisines et nous les apporte sans montrer le contenu ….et puis il nous invite à manger avec quelques jeunes étudiants des poissons qu’il vient de griller au four à bois. Toujours ce formidable accueil que nous recevons ici.


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