lundi 26 septembre 2011

26 septembre : Beypazari – Polatli ; 80 Km


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Cette étape est un peu une inconnue sur le plan du profil. Nous devons rejoindre la ville de Polatli qui est distante d’environ 110 km. Cela nous parait long et il n’y a quasiment aucun gros village le long de cette route. Aussi nous décidons de prendre deux taxis pour nous transporter vers Akkaya à une vingtaine de km de Beypazari. C’est avec une kangoo et un vieux break R12 que nous partons. Les taxis nous laissent sur le bord de la route avec nos vélos. Nous montons nos sacoches et nous voilà partis.
Le temps est toujours aussi beau, soleil éclatant, ciel tout bleu. Après quelques km sur la route à quatre voies, nous prenons rapidement une petite route sur la droite qui va vers notre destination. Jusqu’au village d’Oltan, nous n’avançons pas très vite. La route monte en faux plat, le revêtement fait de gros graviers n’est pas très roulant et le vent assez faible souffle de face. On fait un gros 8 km/h… à Oltan nous faisons une petite halte dans un café où sont attablés des groupes d’hommes. Apparemment il y a une panne car on nous laisse entendre que ni le café, ni le thé (ce qui est un comble ici en Turquie) ne peuvent être servis. Mais le market adjacent nous permet d’acheter quelques barres de chocolat et un peu de fromage pour la route. Un homme assez âgé avec une petite barbe et coiffé d’un petit bonnet essaie de discuter avec nous…est ce l’imam ?

Nous reprenons notre chemin sur une route maintenant bien roulante. Nous avons changé de direction et le vent nous est favorable. Nous roulons à belle allure dans un paysage de toute beauté. Nous sommes sur le plateau aux alentours de 700 m d’altitude. L’horizon semble sans fin, sans limite. Le blé a été moissonné il y a quelques temps. Les champs sont comme des paillassons. La route est un peu comme une houle de mer, des longues et douces descentes qui permettent avec la vitesse acquise de remonter les pentes qui suivent.










 Les tracteurs travaillent dans les champs et labourent la terre sur des vastes étendues.

Ce sont aussi sur des surfaces importantes des cultures d’oignons, de melons, de piments. Avec d’énormes tuyaux qui tels des gigantesques serpents viennent irriguer les cultures. De nombreuses femmes travaillent dans les champs. Les hommes semblent quasiment absents…c’est l’inverse des terrasses des cafés !

















Vers la mi parcours nous apercevons le long de la route des camps de nomades. Les habitants de ces campements vivent sous des tentes dont certaines font penser à des yourtes. Nous supposons que ce sont des kurdes.











À une trentaine de km de Polatli nous nous arrêtons dans le petit village de Müslüm pour déjeuner.

Nous trouvons des tables à côté de la mosquée où sont attablés quelques hommes. Nous nous installons, l’un des hommes engage la conversation avec nous, regarde notre carte routière. Il s’en va et revient au bout d’un quart d’heure avec quelques tomates, des oignons et un melon qu’il nous offre. J’ai rarement vu une telle hospitalité dans les pays que j’ai pu visiter. On se fait une belle salade de tomates agrémentée d’une vinaigrette que je transporte dans une petite fiole avec le sel et le poivre. Le café fait avec la cafetière italienne que j’ai eu l’idée d’emporter vient clôturer ce bon déjeuner à l’ombre d’une tonnelle…
La côte pour repartir est un peu difficile à monter, puis la route descend longuement toujours dans ce paysage de douces collines qui parfois me font penser au plateau de l’Aubrac. L’hiver ici quand le vent d’Est souffle, sans arbre, sans haie pour l'arrêter la vie doit être difficile.
Polatli n’est plus qu’à 8 km mais la route commence à s’élever assez durement, au début je croyais que cela serait assez court mais finalement c’est un col de 5 km qu’il faut monter. Au sommet comme dans de très nombreuses villes de Turquie, ce sont les monstrueuses barres d’immeubles type HLM que nous apercevons, plantées là sur les collines et enlaidissant le paysage. On a l’impression en plus que ces bâtiments neufs et très laids sont totalement inhabités…

Nous nous laissons descendre vers la ville qui ne nous semble pas très belle. Dans le centre nous trouvons un hôtel pour passer la nuit. Une bien belle journée se termine. On a pédalé dans le bonheur total... et on ne regrette pas notre taxi de ce matin...

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